Troubles envahissants du développement et autisme

Catégories diagnostiques du DSM-IV
> Troubles autistiques
> Trouble désintégratif de l’enfance
> Syndrome de RETT
> Syndrome d’ASPERGER
> Trouble Envahissant du Développement non spécifié

Le syndrome d’ASPERGER correspond à l’autisme dit « de haut niveau » (type « Rain Man »). il dispose du langage et n’a pas de retard mental (défini sur un test de QI type WISC), mais il est très gëné dans les interactions sociales et montre des symptômes «étranges» fréquents chez les patients psychotiques (bizarreries, stéréotypies, préoccupations persistantes, rituels). (voir GRANDIN, 1994).

Le syndrome de RETT est un syndrome rare touchant exclusivement des filles qui, après une phase d’évolution normale, se mettent à perdre leurs acquisitions et à présenter des stéréotypies. La maladie est d’origine neurologique et évolue vers un dramatique tableau de démence avec cachexie.

Le trouble désintégratif de l’enfance est diagnostiqué lorsque après une période de développement normale, l’enfant perte des compétences entre 2 et 10 ans dans deux domaines parmi: interactions, langages, maîtrise sphinctérienne, jeu, motricité.


Le Trouble « non spécifié »
reçoit des tableaux non classés par ailleurs.

Les Troubles autistiques correspondent à la maladie « Autisme » décrite par le psychiatre américain Léo KANNER (1943). (la catégorie est en fait un peu plus large, soulignant la diversité des tableaux… Pour mémoire, retenons le tableau « typique » de l’autisme « de KANNER »)

L’autisme concerne 1 enfant sur 10 000 avec 4 garçons pour une fille. 20% ont une
épilepsie associée.

L’autisme de KANNER
> Retrait autistique (aloneness)
> Immuabilité (sameness)
> Stéréotypies
> Trouble du langage

Les anomalies touchent tous les niveaux de la vie
> Cognitifs et sensoriel (trouble attentionnels, ouïe, douleur, théorie de l’esprit)
> Corporel (schéma corporel, tonus, posture)
> Alimentation, sommeil, sphincters
> Vie relationnelle (regard, contact corporel, langage, communication non verbale…

Plusieurs modèles coexistent qui décrivent les mêmes troubles avec perspectives différentes
> Psychanalyse : prévalences des « processus primaires », des mécanismes de défense « archaïques » (clivage, déni, projection, … ), indifférenciation Soi-Non Soi, angoisse de morcellement.
> Neuropsychologie cognitive : défaut d’acquisition d’une « théorie de l’esprit », c’est à dire de la capacité à se représenter la pensée, les émotions d’autrui, d’où un handicap majeur dans la vie relationnelle. Trouble attentionnel avec difficulté à filtrer les informations intéressantes qui parviennent à leurs sens.

Ces modèles partiels rendent bien compte des différents symptômes : du besoin de l’autiste d’être dans un environnement statique, contrôlé, des crises de violences avec, éventuellement, automutilations lors de changements minimes de leur entourage, de leur tendance à utiliser la main de l’autre comme un outil. ..

Etiologie
Il y a certainement une prédisposition organique pour les troubles autistiques (génétique et acquise, comme par l’agression de virus pendant la grossesse, une prématurité ou une anoxie néonatale). Certains désordres métaboliques rares ou anomalies génétiques sont très fortement associés à la survenue d’un trouble autistique. Des auteurs pensent que des éléments d’interactions s’ajoutent, comme, par exemple, une dépression de la mère dans les premiers mois, qui empêcherait la mère d’être réactive à son bébé. La question est complexe: plus l’autisme est “typique” (type Kanner) et plus l’origine génétique est probable. Dans de nombreux cas d’autisme atypique, les interactions précoces semblent avoir été très perturbées.


Prise en charge

Elle associe différentes modalités parmi
> Psychothérapie individuelle et/ou familiale
> Prise en charge éducative adaptée (voire modèle type TEACCH) et rééducations (orthophonie, psychomotricité en particulier)

> Prise en charge en institution (hôpital de jour, IME) quand la scolarité “en intégration” est impossible ou insupportable à l’enfant.
> Soutien des parents (rôle des groupes et associations de parents, actuellement)
> Médicaments (notamment contre l’agitation et les automutilations).

De même que pour les THADA, on a parlé beaucoup des « mère de psychotiques typiques »… Des assistantes maternelles « normales » ont été rendues « mère de psychotiques typiques » en s’occupant d’enfant psychotiques (en particulier, le sentiment que « elle seule peut s’occuper bien de cet enfant là »). Il faut donc se garder de supposer que si l’enfant est malade, c’est parce que sa mère est « particulière »: c’est peut-être aussi bien le contraire!

Lien externes:

Association Autisme France

Recommandation de la Fédération Française de Psychiatrie pour le diagnostic d’Autisme (PDF)

Politique de prise en charge des personnes atteintes d’autisme et de TED (Bulletin Officiel, 2005)

Le site de Stephen Wiltshire: jeune homme autiste, dessinateur à la mémoire photographique. Voir aussi la vidéo (spectaculaire… et rare, bien sur!)

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